Mme Carole Agito Amela, permettez-moi, par la présente, de vous soumettre mes questionnements quant-à votre candidature à la questure de la chambre haute du parlement de mon pays. Congolais, soucieux de la réussite du mandat du Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, je refuse d’être complice d’une entreprise qui risque de discréditer les efforts du Chef de l’État quant-à l’avènement d’un véritable État de droit en République Démocratique du Congo.
Excusez-moi du reste, d’utiliser ce moyen informel pour vous joindre, j’estime que cette exercice permettra non seulement à l’ensemble de la population, mais aussi et surtout à vos pairs d’evaluer la nécessité de votre présence dans la gestion du Sénat de la RDC.
Je tiens ici à préciser que le Questeur assiste le Président du Sénat dans l’élaboration et l’exécution du budget du Sénat. A ce titre, il est l’ordonnateur délégué. Il est compétent dans la gestion journalière de la Chambre au plan administratif et financier. Il supervise, sous la direction du Président du Sénat, tous les services qui s’y rapportent. Il en fait mensuellement rapport au Bureau.
Votre expérience à la tête de la Société Nationale d’Assurances (SONAS), demeure une référence pouvant nous permettre d’évaluer l’efficacité de votre action à la questure du sénat. Mais que retenir de votre passage à la tête de cette entreprise publique ?
Il vous souviendra que face à la mort qui les guettait avec leurs familles, les cadres et agents de l’assureur national avaient adressé, le 17 novembre 2016 à l’ancien président Joseph Kabila, une lettre intitulée « S.O.S : il ya génocide social à la SONAS ». Dans cette correspondance , les agents sous votre leadership, lui faisaient savoir que « la Sonas est plongée dans un coma à cause de sa mauvaise gestion éhontée.
Laissez-moi préciser qu’il s’agissait ici notamment, des arriérés de salaires et gratifications monstres, dont souffraient les agents et cadres qui ironisaient en indiquant que ce sont là les prouesses de Carole Agito et de son comité de gestion! 30 mois
d’arriérés de salaires; 19 mois de gratifications non payées à la Direction Générale, ainsi que les retraités qui, eux, attendaient la paie du mois de mai 2014 ainsi que les années 2015 et 2016.
Mme Carole Agito, laissez-moi vous rappeler que dans la même lettre, le collectif mettait également en cause votre Direction des Services Généraux sur l’absence de bulletins de paie « sans raison » depuis 2013. Les
cadres et agents de cette entreprise publique se demandaient alors « où était le social prôné par le Gouvernement » de l’époque.
Mme Carole Agito, à la tête de la questure du sénat, vous serez comme je l’ai mentionné ci-haut obligé de faire mensuellement rapport au Bureau de votre gestion du budget alloué à votre chambre, mais comment vous faire confiance lorsqu’on a encore à l’esprit votre insubordination, face aux ministres et à
l’Administration publique pour avoir refusé d’appliquer la lettre N°0604/MINPF/MM/DM/LMM/2012 du 20 septembre 2012 de l’ex-ministre du Portefeuille, Louise Munga, réhabilitant les cadres et agents licenciés « illégalement » pour avoir revendiqué leurs droits? Quelle leçon morale et professionnelle devrait tirer vos pairs de cette attitude?
Plus loin dans cette lettre, une précision me bouleverse, en ce qu’il était incompréhensible qu’il y ait arriérés de salaire à la Sonas, d’autant plus que les
productions réalisées, suffisaient pour payer mensuellement l’ensemble du personnel dont l’enveloppe été évalué à 1.300.000
dollars US, dans laquel la Direction Générale consommait 600.000 dollars US pour le paiement des salaires mensuels ! Ces recettes réalisées, selon la lettre citée ci-haut, pouvaient permettre nonobstant les rémunérations, de répondre positivement à l’objet social de la Sonas, comment expliquer votre gestion calamiteuse ?
Le Collectif des cadres et agents de la Sonas déplorait la descente aux enfers de cette entreprise publique, mais aussi la non-assistance dont les agents de cette entreprise
étaient victimes de la part de l’Etat, comment aujourd’hui pensez-vous être en mesure de rencontrer les désidératas de vos pairs ?
Alors que vos agents déjà à l’époque dénonçaient énergiquement les actions judiciaires initiées par vous et la Sonas contre certains d’entre eux?
Arrestations arbitraires, corruption pour diviser les grévistes, licenciements abusifs, affectations punitives dans les recoins perdus du pays… Tel fut le sort réservé aux agents insoumis.
Mme Carole Agito, pour finir, le collectif dressait le portrait de l’entreprise en mentionnant qu’elle ressemblait à un bateau ivre qui a atteint l’overdose et qu’il faudrait rapidement stopper ! Ivresse du lait constaté depuis l’avènement de votre comité qui entretenait une complicité négative avec les caciques du régime sortant.
Sinon, comment expliquez vous, Madame Carole Agito, le fait que vous n’avez jamais été écartée de la direction de cette société malgré ses déboires? Dois-je conclure que cela démontrait au grand jour, les relations très suspectes que vous aviez avec les dignitaires du régime de l’époque?
Après la libéralisation du secteur et à la suite des élections de 2018, vous avez intégré le parlement est-ce pour vous permettre de bénéficier de l’immunité parlementaire et d’échapper à toute poursuite éventuelle?
Les réponses à toutes ces questions m’échappent Mme Carole Agito, merci d’agréer ici l’expression de mes sentiments patriotiques, et de bien vouloir me rencontrer dans mes inquiétudes si possible.
Merveille Lundula Dikoma.