Plus de 1.200 civils ont été tués cette année dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, s’est alarmé vendredi le HCR, soulignant que des millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire dans cette partie de l’est de la République démocratique du Congo.
Le Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés indique avoir enregistré avec ses partenaires “plus de 1.200 morts parmi les civils et 1.100 viols cette année” dans le Nord-Kivu et l’Ituri, a déclaré le porte-parole du HCR Boris Cheshirkov lors d’un point de presse à Genève.
Les deux provinces sont placées par les autorités congolaises sous état de siège depuis début mai, mesure exceptionnelle visant à mettre fin aux activités des groupes armés, notamment les Forces démocratiques alliées (ADF).
Depuis, les attaques attribuées aux ADF “ont augmenté en brutalité depuis fin 2020 et la fréquence des meurtres de civils n’a pas diminué”, déplore le HCR.
Auteurs présumés de plusieurs attaques meurtrières récentes dans la région, les ADF étaient à l’origine des rebelles musulmans ougandais et sont maintenant présentés par l’organisation jihadiste État islamique (EI) comme sa branche en Afrique centrale.
Le HCR indique également avoir “enregistré 25.000 violations des droits humains cette année” et “plus d’un million de Congolais déplacés à l’intérieur de l’est du pays”, a ajouté ce porte-parole.
Cette agence onusienne appelle à des mesures urgentes pour protéger les civils et à davantage de soutien de la communauté internationale. “À moins de quatre mois de la fin de l’année, nous n’avons reçu que 51% des 205 millions de dollars nécessaires en 2021 pour l’opération en RDC”, note le HCR.
La partie orientale de la RDC est en proie à la violence depuis 25 ans en raison de la présence de nombreux groupes armés locaux et étrangers, dont les ADF généralement présentés comme les plus meurtriers.
Depuis janvier, 642 personnes ont été tuées par ce groupe au Nord-Kivu et en Ituri, d’après le dernier décompte du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST).
Le gynécologue congolais et prix Nobel de la paix 2018, Denis Mukwege, a également estimé vendredi que “malgré l’état de siège”, “la situation sécuritaire ne semble pas s’améliorer” et a appelé à la création d’un tribunal international pour la RDC.
Avec AFP