C’est finalement comme simple « renseignant » que le journaliste a été entendu, jeudi 30 septembre 2021, par la justice militaire de Kananga lors de la reprise du procès de l’assassinat de Michael Sharp et Zaïda Catalan. Les deux experts de l’ONU ont été tués en mars 2017.
Sosthène Kambidi, correspondant de l’AFP et d’actualité.cd au Kasaï et collaborateur occasionnel de RFI, reste par ailleurs en détention. Il est poursuivi dans une deuxième procédure judiciaire dans le même dossier.
Pour les avocats de la défense, il fallait aller directement au réquisitoire et aux plaidoiries, car quand le procès a été suspendu en juin dernier, les débats étaient officiellement clos, presque quatre ans jour pour jour après son ouverture. Mais s’il y a eu tous ces longs mois d’attente supplémentaires, c’est parce que le parquet militaire continue d’enquêter avec le mécanisme mis en place par l’ONU pour l’assister.
À la reprise de ce procès, il devait notamment révéler que les deux experts étaient morts plusieurs heures avant ce qui avait été auparavant annoncé, ce qui pourrait changer beaucoup de choses dans ce procès. Mais finalement, c’est le journaliste Sosthène Kambidi qui a été interrogé comme simple témoin, alors que son arrestation et son inculpation, avant même la fin de son audition, a provoqué une levée de boucliers.
Des versions légèrement contradictoires
La cour militaire a tout repassé en revue. Elle lui a demandé de s’expliquer sur un appel passé au lendemain du meurtre à l’ancien gouverneur Alex Kandé. Un coup de fil lors duquel il a donné des informations assez précises sur ce double meurtre. Mais ce matin-là, il est à la Monusco où les mêmes informations lui avaient été confirmées, a-t-il expliqué.
La cour l’a aussi interrogé sur la façon dont il a récupéré la vidéo du meurtre un mois plus tard. Sosthène Kambidi a pour la première fois été confronté à l’autre journaliste, Israël Ntumba, détenu lui depuis deux mois. Le parquet leur reproche d’avoir été les premiers à obtenir le document vidéo.
Comme la version de nos deux confrères ne concorde pas tout à fait, la cour a décidé de renvoyer l’affaire à mardi prochain. Cette fois-ci, ils devraient être confrontés à un avocat, arrêté lui aussi, et présenté comme l’une des sources de la vidéo pour les autorités congolaises. Un
Avec mediacongo.net