30 juin 2021, 61ans d’indépendance, la RD.Congo est toujours dans la tourmente. Terrain miné et sablonneux. Classe politique encline à passer du temps à discuter à l’infini. Projets de société, programmes de gouvernement, plans quinquennaux, visions et ambitions qui, depuis 1960, n’ont cessé de sortir des pupitres pour être annoncés aux congolais, sont restés, malheureusement, des crédos ou des pures illusions.
Ce Congo de Lumumba que les aïeux voulaient bâtir pour qu’il soit plus beau qu’avant, est devenu, ridiculement, un géant aux pieds d’argile, un tigre en papier.
61ans jour pour jour, le Congo n’a toujours jamais su relever le défi du paradoxe de ses richesses faramineuses dont les potentialités constituent notoirement un scandale géologique et du degré de pauvreté extrême de l’ensemble des couches des populations disséminées aussi à Kinshasa qu’en provinces.
Toute la question est et a d’ailleurs, été soulevée de savoir : que font les dirigeants à la tête du pays ? Pourquoi durant tout ce temps, aucun changement notable n’a été enregistré pour redécoller autrement sur des nouvelles bases ? Quelles sont, au fait, les nouvelles politiques qu’inspirent l’alternance dont la matérialisation de la coalition de l’Union Sacrée de la nation au travers d’un gouvernement des Warriors, tarde à servir le peuple très affamé? Toutes ces questions valent leur pesant d’or. D’autant plus que les derniers événements survenus à Beni ville où deux bombes artisanales se sont explosées dans l’église catholique et au rond-point Malumalu en pleine ville de Beni dans le Nord-Kivu et ont fait des victimes, inquiètent moins qu’ils ne rassurent.
Des actes de sabotage, à l’instar de ce refus du Sénat d’accorder moindre valeur au réquisitoire du Procureur général près la Cour Constitutionnelle d’obtenir la levée des immunités du Sénateur Augustin Matata Ponyo pour une autorisation d’instruction dans le dossier Bukanga-Lonzo où il y a une gabegie financière à grande échelle, de ces 500 jeeps des Députés sur fond de la corruption, présagent à plus d’un titre, combien l’orage du changement aura encore du mal à flatter les narines des congolais.
Plus longtemps encore, au-delà d’une nouvelle décennie, c’est, apparemment, le temps que se donnent les observateurs de bon aloi, pour voir poindre à l’horizon des lueurs d’espoir. Comme quoi, Tshisekedi passera et ne marquera pas, peut-être, son temps.
Plus tard, quelqu’un d’autre viendra un beau jour. Et, en plus, un autre viendra et ainsi de suite, aucun miracle ne s’opèrera tant que les discours somme toutes creux tourneront autour d’un verre à moitié plein, d’un verre à moitié vide.
C’est donc, en vain, qu’on attendra le changement sur un plateau d’or tant que les nouvelles autorités, sous la férule de la coalition USN, n’auront pas compris qu’elles sont solidaires et entièrement responsables du temps comptant pour le reste du mandat dont le peuple congolais tirera, en dernier ressort, les conséquences en 2023.
Bonne fête de l’indépendance
Christian Okende journaliste à Politico.cd et collaborateur extérieur du Journal La Prospérité