Un mois d’absence dans son entité, l’administrateur de territoire, Thomas Mutuile Mangole, a regagné triomphalement Luiza le week-end dernier.
Il revient de Kananga où il était interpellé par l’Assemblée provinciale du Kasaï-Central, qui l’accuse d’avoir créer des conflits de pouvoir coutumier dans le territoire de Luiza, notamment dans les secteurs de Bambaie et Bushimaie, et favorisé les dédoublements des groupements et villages.
Thomas Mutuile dit être revenu continuer avec les affaires à la tête du territoire, sur ordre du gouverneur intérimaire de Province. Et pourtant, l’organe délibérant avait, dans un rapport qui suivait son audition, proposé au gouverneur la suspension et la révocation de l’incriminé.
Au cours d’une interview accordée à Pyramidactu.net mercredi 14 Juillet dernier, l’A.T Mutuile Mangole dit cependant qu’il ne dépend pas de l’Assemblée provinciale mais plutôt du gouverneur de province. Il dénonce en outre l’ingérence des politiciens, surtout les députés qui, selon lui, sont auteurs des dédoublements et des conflits à Luiza.
” Vous me voyez au territoire, je ne suis pas venu de moi-même…(après l’étape de l’hémicycle) J’ai été aussi auditionné par les services techniques du gouvernorat, on a trouvé que je n’y étais pour rien. Et on m’a dit : rentrez dans votre entité… Moi je suis géré au quotidien par le gouverneur de province et non par l’Assemblée provinciale. Je ne suis pas un gouverneur élu par les députés”, a-t-il déclaré sur un ton ferme.
De l’ingérence des élus !
Et d’ajouter : ‘Moi j’ai hérité des conflits dès mon arrivée à Luiza. J’ai trouvé les dédoublements et je lutte pour y mettre fin. Vous vous ne savez qu’il y a l’ingérence des hommes politiques dans les conflits de pouvoir coutumier ? Moi je ne crains ni Dieu ni diable. Ce sont les hommes politiques (les députés, ndlh) qui ont brûlé les étapes ; ils ont éclipsé certains chefs qui ne sont pas des ayant-droits. Ce sont eux qui déstabilisent les institutions de l’État et leurs animateurs. Moi je suis Administrateur de Luiza jusqu’à preuve de contraire”.
Du bras de fer de l’intérimaire !
Le numéro un du territoire fustige également l’attitude de son intérimaire, l’ATA POLAD, Willy Kabamba qui, entêté par les députés provinciaux, refuse de lui céder le sceau.
”C’est un règlement de compte. Je sais qu’il y a un petit noyau qui s’acharne. Un responsable qui se respecte, qui n’a pas de document de suspension ni de révocation, est-ce qu’il peut se déclarer que je suis déjà chef ? Non. Il y a des procédures administratives à respecter”, a-t-il rappelé.
Contactée sur ces déclarations, une équipe de députés provinciaux en mission parlementaire à Luiza, promet une réaction à la fin leur mission.
Il sied de rappeler que l’A.T a.i Willy Kabamba, avait confié à Rakho FM, une chaîne locale, que les élus le soutenaient et qu’ils lui avaient interdit de céder le bureau, pas même le sceau.
” Moi les élus m’ont dit de ne libérer même pas le sceau”, avait-il lâché.
Jean-Claude Kabinda, depuis Luiza.