Chaque 08 Mars, l’humanité toute entière Célèbre la Journée Internationale des droits des Femmes, instaurée par les nations unies en 1977.
Cette journée, qui puise ses origines dans l’histoire des luttes ouvrières et des manifestations de Femmes au tournant du XXe siècle en Amérique du Nord et en Europe,réclamant des meilleures conditions de travail et le droit de vote,a toujours été célébrée avec faste en République démocratique du Congo (RDC).
Bien que la Tradition a été respectée le 08 Mars 2023, mais la question que l’on se pose encore aujourd’hui, c’est de savoir si les Femmes Congolaises en général comprennent le sens de cette Journée.
Pour répondre à cette question, nous avons échangé avec la Bourgmestre adjointe de la Commune d’Ibanda dans la Ville de Bukavu (Province du Sud-Kivu) Mme. Furaha Safari.
Pyramidactu.net:
Q/ En tant que Femme, quelle signification donnez-vous à la journée du 8 Mars en particulier, au Mois de Mars en général ?
Madame Furaha Safari:
R/ Depuis plusieurs siècles, la Femme a été privée de certaines lois qui donnaient plus d’avantage aux hommes. les droits de la Femme ne sont pas encore au bon fixe dans plusieurs Etats dits Démocratiques, y compris en RD.Congo. Cette date du 8 Mars reste donc, le moment favorable pour que les Femmes mettent ensemble leurs efforts pour défendre une société à égalité de chance. Comme membre des Nations Unies, notre Pays avait ratifié la convention des droits de l’Homme et plusieurs textes établis clairement que l’Egalite entre l’Homme et femme doit être capitalisée et intégrée les lois locales pour la mise en valeur de la charte des Nations Unies. Notre lutte comme Femme est de démontrer au législateur, aux Autorités de notre Pays que la charte des Nations Unies doit être mise en application, cette application sera une réponse contre plusieurs violences faites à l’encontre de la femme. C’est ainsi qu’il serait possible de parler des droits de parité, ou de la gestion commune surtout dans la gestion de la chose publique
Pyramidactu.net:
Q/. _Par rapport au thème retenu cette Année, quelle lecture faites-vous de la célébration de la Journée Internationale des droits des Femmes cette année dans un Pays comme la RDCongo ?
Madame Furaha Safari:
R/ nous sommes dans une génération qu’on appelle aujourd’hui « fingher Generation », le monde se développe à la vitesse de la lumière. les Nouvelles Technologies de pointe font leurs lois dans tous les coins du Monde, sans laisser notre Pays où aujourd’hui, moins des Filles étudient. De même les Filles s’intéressent moins à la Technologie comme les Garçons. nous devons continuer à nous sensibiliser et nous encourager pour que la Femme soit complète dans sa formation afin d’accéder aux mêmes privilèges éducationnels que les hommes.
Pyramidactu.net:
- Vous venez d’être nommée bourgmestre adjointe d’Ibanda, une commune à grande visibilité dans la Province du Nord-Kivu. Qu’allez- vous apporter de plus pour que l’histoire retienne à jamais votre passage à ce poste ?
Madame Furaha Safari:
R/ Il y’a aucune magie que je vais opérer ou que j’opère, sauf que je me mets à la disposition de l’autorité et de la population pour rendre notre commune vivable en terme de sécurité, salubrité en développant la stratégie des travaux communautaires d’assainissement pour la protection de l’environnement. c’est pourquoi je ne suis pas seulement une bureaucrate mais aussi un bourgmestre de terrain.
Pyramidactu.net:
Q/. La population de votre Commune parle de vous comme une Femme de cœur : qu’est-ce qui vous motive dans toute ces assistances et œuvres de charité que vous faites ? D’où tirez- vous l’argent par rapport à vos prédécesseurs ?
Madame Furaha Safari:
R/ Je pense qu’étant Femme et mère au foyer, il serait impossible de ne pas avoir un cœur pour les nécessiteux et les personnes qui souffrent dans notre communauté, ma motivation est liée au fait que chaque chrétien est dans l’obligation de partager le peu qu’il peut avoir au profit de ceux qui n’ont rien. Vous parlez de l’argent ? le peu que je gagne je le partage avec joie c’est cela d’abord l’avantage d’être une mère à part ma casquette d’autorité communale.Mes prédécesseurs je ne connais pas bien leur passé et je ne sais pas vous en parler, mais l’essentiel c’est ce que nous rendons aujourd’hui à la communauté qui fera notre ascension dans le futur.
Pyramidactu.net:
Q/. Quel est vôtre message aux autres Femmes de la RD Congo et des Grands Lacs, par rapport à cette commémoration de la Journée de la femme alors que la situation reste tendue dans nos villages, et dans notre Pays ?
Madame Furaha Safari:
R/ Le message est celui de l’unité dans la diversité. il ne sera pas possible de revendiquer les droits de la Femme en ignorant combien des Femmes sont violées chaque jour dans nos villages et villes. Il est temps de se tenir main dans la main pour dénoncer ce mal qui ronge notre pays et la région des Grands- Lacs, que ceux qui créent l’insécurité transforment leurs armes en outils aratoires pour nous alimenter en produits vivriers au lieu des armes pour endeuiller les Familles. Que les Femmes se mettent debout pour bâtir la paix en complicité avec les maris qui sont en même temps acteurs des conflits dans la région des Grands- Lacs.
Pyramidactu.net:
- Vous en tant que Femme leader qu’est-ce que vous pouvez recommander aux Femmes?
Madame Furaha Safari:
R/ Je recommande aux Femmes ou à la Femme de ne pas manifester en ordre disperser . nos talents et nos efforts, ne doivent pas être limité par les marches et fêtes. le 8 Mars ne doit pas être prise pour une journée des distractions, sans le résultat des activités précédentes nous tournerons à rond. En deuxième lieu, je recommande aux femmes que la journée du 8 Mars soit seule d’évaluation et de mise en pratique de toutes les propositions faites et de s’assurer d’un bon suivi auprès de notre Gouvernement, autres instances internationales et que notre lutte change la perception du monde sur la Femme. faire valoir nos droits, convaincre les Autorités de mettre en exécution les lois qui favorisent l’intégration de la Femme dans toutes les échelons de commande .
Interviewée par Michel KASANGA.